Alors que le projet devait se dérouler en ligne, plusieurs opportunités permettent de réunir une partie du réseau pour la première fois grâce au soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Le projet interculturel devient naturellement l’un des thèmes de travail lors de ces rencontres.
« Lift with Fing » s’est déroulé du 18 au 20 juin 2009 à Marseille et à rassemblé des participants du monde entier autour des thèmes de l’innovation. La première journée était consacrée à des ateliers.
L’atelier organisé par le réseau pour le projet interculturel à rassemblé une vingtaine de participants. Après la présentation de quelques projets autour de la langue, les échanges démarrent sur le thème de la langue, sur les mots qui se prononcent de la même manière en francophonie mais qui n’ont pas le même sens selon le pays où l’on se situe ou inversement les mots différents pour une même signification: la bouteille vide se dit « vidange » en Belgique alors qu’elle se dit « consigne » en France. Le mot « garage » est dans certains pays d’Afrique l’endroit où l’on répare les voitures, dans d’autres, l’endroit où l’on stationne les véhicules ou encore où on les propose à la vente, voire les trois à la fois !
Nous arrivons au sujet de l’art de vivre en parlant du terme « la minute » qui n’existe pas au Mali. Il y a bien l’heure et les secondes, mais pas de minute ! Ce temps serait défini par le temps séparant deux clignements d’yeux. Au Mali toujours, selon Dioncounda, c’est le barrissement de l’âne à intervalle régulier (d’une heure) qui rythme la journée (ce temps cyclique porte le nom de « aeon » en grec). Une expression courante au Burkina Faso définit bien la notion du temps en Afrique : « En Europe, vous avez l’heure, ici, nous avons le temps ! »
Les notions d’espace, de temps sont abordées au niveau de la musique et des chansons puis les barrières invisibles dans la ville, en particulier en Amérique latine comme dans les « barios » de Caracas mais aussi un peu partout dans le monde), les clichés et stéréotypes de l’homme (au sens large).
Le rôle important joué par les femmes en Afrique, le fait que leur vie soit « séparée » de celle de l’homme est présenté non pas comme un machisme, comme beaucoup d’occidentaux pourraient le penser, mais comme une séparation des deux mondes qu’il ne faut pas obligatoirement mélanger au risque pour chacun d’y laisser son identité propre. Les hommes disposent du monde extérieur et les femmes de celui intérieur des maisons qui communiquent entre elles. L’arrivée de l’urbanisation « à l’occidentale » a changé cet équilibre en proposant des appartements bien plus petits, qui ne communiquent pas entre eux, isolant ainsi les femmes les unes des autres.
Nous abordons enfin le thème des medias sous toutes leurs formes. La transmission orale est prépondérante que cela soit à l’ombre de « l’arbre à palabres », par le biais de la radio locale ou du téléphone portable! Les paysans y suivant l’évolution des cours des céréales. Yoro évoque son travail sur « le blog de Yoro[1] » permettant à la diaspora Ivoirienne de suivre ce qui se passe au pays. A l’inverse, Cédric de la République Démocratique du Congo est actuellement à l’école de journalisme de Lille. Il nous relate via son blog les « oublis » des medias quand il parlent de la vie au Nord, poussant de ce fait de nombreux jeunes à quitter le pays pour se retrouver parfois dans des situations « délicates » non conformes à ce qu’ils pensaient à l’origine de leur décision.
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