Mots-clés : francophonie
Géographe, né à Orthez d’un père pasteur protestant.
C’est sous sa plume qu’apparaît le mot « francophonie » vers 1880 dans le cadre de sa réflexion sur le destin colonial français. Ce dernier lui paraît être la meilleure réponse de la France au jeu des forces à l’œuvre dans le monde en cette fin du XIXème siècle et dans lequel le facteur linguistique est pour lui essentiel.
S’il s’intéresse à la France de l’intérieur « le plus beau royaume sous le ciel », son œuvre majeure se consacre à la France tournée vers l’extérieur. Il développe sa pensée en matière coloniale. Loin des pensées mercantiles ou raciales, la théorie qu’échafaude Onésime Reclus repose sur l’idée d’influence du milieu ; la langue apparaît comme le socle des empires, le lien solidaire des civilisations.
« Il n’y a plus de races, toutes les familles humaines s’étant entremêlées à l’infini depuis la fondation du monde. Mais il y a des milieux et il y a des langues. Un ensemble de conditions physiques, sols, climats, vents, pluies, soleil, mariage de la terre et de la mer ou divorce entre l’une et l’autre, a fait d’un brassement confus de « races » des peuples parfaitement distincts.
Dès qu’une langue a « coagulé » un peuple, tous les éléments « raciaux » de ce peuple se subordonnent à cette langue. C’est dans ce sens qu’on a dit « la langue fait le peuple » ( lingua gentem fact) » (Onésime Reclus dans « la renaissance du livre, 1917, pp 114-116)
A la fin du XIXème siècle, il prône l’expansion coloniale essentiellement tournée vers l’Afrique par réalisme stratégique, invitant ses compatriotes à ériger une « Afrique française » unifiée par la « diffusion de la langue nationale ».
Le terme « francophonie » intervient dans son ouvrage « France, Algérie et colonies ». Par « francophone », il entend « tous ceux qui sont ou semblent être destinés à rester ou devenir participants de notre langue ». Au 31 décembre 1880, il comptabilisait 47 825 000 francophones dans le monde.
Et Onésime Reclus d’espérer un rythme suffisant de propagation du français dans le monde, « car l’humanité qui vient se souciera peu des beaux idiomes, des littératures superbes, des droits historiques. Elle n’aura d’attention que pour les langues très parlées, et par cela même très utiles. »
Il prône aussi le dialogue des cultures et la diversité linguistique « Comme nous espérons que l’idiome dont nous avons hérité vivra longtemps, un peu grâce à nous, beaucoup grâce a l’Afrique et grâce au Canada, devant les langues que se partageront le monde, nos arrière-petits-fils auront comme devise « aimer les autres, adorer la sienne » !
Source : La documentation française
Source : La documentation française
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http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/francophonie/onesime-reclus.shtml.
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