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 De l'utilisation des réseaux sociaux sur le web par les migrants

Note : 3.2/5 (49 notes)

 

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De l’utilisation des réseaux sociaux sur le web par les migrants.

Les migrants utilisent de plus en plus les

technologies de l'information et de la

communication (TIC) pour rester en relation avec

leur territoire d'origine et/ou leurs parents

éloignés.

La sociologue Dana Diminescu, directrice du

programme de recherche TIC - Migrations (1)

parle ainsi de l’émergence d’un « migrant

connecté » en lieu et place de l’immigrant

déraciné (2).

De nombreuses études consacrées au sujet se

sont intéressées aux forums, sites web et blogs

tenus par les migrants, mais les outils du web 2.0

que sont les « réseaux sociaux » ont été quant à

eux très peu (voire pas du tout) appréhendés.

Dans la lignée d’un travail précédent consacré à

l’appropriation des TIC par les Maliens de

Montreuil (3), nous avons donc décidé pour cet

article de nous intéresser aux usages de

Facebook

récentes (i.e. elles-mêmes ou leurs parents) en

provenance du .

par les personnes issues de migrations

Facebook.

Fondé en 2004 par Mark Zuckerberg et réservé

alors aux étudiants de l’Université d’Harvard,

Facebook

250 millions de membres (4).

Se présentant comme un service fournissant à ses

membres le moyen d’être en relation avec des

personnes situées n’importe où sur la planète

(comme le suggère l’illustration de la page

d’accueil, voir ci-dessous),

comme un outil d’une immense puissance pour

maintenir les liens au sein des diasporas et autres

communautés transnationales.

rassemble à l’heure actuelle plus deFacebook apparaît

ARTHUR DEVRIENDT

Département Conseil-Recherche-Innovation du GRETA du Velay

L’importance des migrants

A travers son moteur de recherche et l’utilisation

de différents mots clés généraux (tels que

« migrants », « abroad » etc...), il est possible

d’obtenir une idée générale de l’importance du

public migrant sur Facebook.

Une grande variété de nationalités représentées à

l’étranger disposent ainsi de groupes spécifiques,

lesquels regroupent des milliers d’utilisateurs,

comme c'est le cas pour les Zimbabwéens, les

Bulgares, les Malés et autres.

Les « groupes » de Maliens

Le groupe créé sur Facebook regroupant le plus

grand nombre d’individus se reconnaissant sous

l’appellation « Maliens » est le groupe « Maliens

de Facebook » (1063 membres). Son objectif est

«

afin de faire un grand réseau et de pouvoir

retrouver des gens que vous avez perdu de vue.

Ce groupe, à l'instar de « Maliloveur /

Maliloveuse » (416 membres), « La Malienne

Connection » (400), « puissanci » (266) et

« À tous les Malien's et Soninké... » (52 ), ne vise

pas seulement les maliens. Cependant, à

y regarder le profil des inscrits, nous notons que

la plupart de ces derniers sont situées en-dehors

du . Nous assistons ainsi à ce que nous

appelons une « extraversion » de la présence

malienne, voire plus largement africaine, sur

de réunir tous les maliens qui sont sur facebook»

Facebook

conséquence quant aux propos tenus et aux

imaginaires qui s'expriment sur le réseau (aspect

qui mériterait d’être traité plus longuement).

D'autres groupes ciblent plus précisément les

maliens, et ce à différentes échelles :

Au niveau global existe le groupe « La diaspora

malienne » (180 membres) dont le slogan est :

«

présente sur internet (notamment dans les

blogs!!!) alors pourquoi pas sur facebook!?

dont le créateur, résidant à Montreuil (5),

s’exprime en ces termes : «

ces enfants maliens réunis dans un groupe!!

Certains ciblent les lieux de résidence. Parmi eux,

des groupes renvoient au d’accueil, tels que

« Maliens de » (33 membres) ou « 2ème

Génération » (254 membres, groupe à destination

des « jeunes franco-maliens »). D'autres renvoient

quant à eux à la ville de résidence comme par

exemple « Maliens à Paris » (113 membres).

Un groupe fait référence au lieu d'origine, à

savoir « Les Maliens de Diouncoulané » (38

membres).

Enfin, un groupe s’est constitué sur la base de la

l ignée fami l iale : « La grande fami l l e

Niakaté » (115 membres ), dont le le but est de

rassembler ses membres situés dans plusieurs

.

, ce qui n'est sans doute pas sansLa diaspora malienne se fait de plus en plus» etc'est cool de voir tous».

Quelles activités sur ces groupes ?

La création d'un groupe sur

procédure assez contrainte, ce qui explique la très

grande ressemblance entre les différents groupes.

On trouve ainsi sur la quasi totalité des groupes

étudiés l'ensemble des rubriques suivantes :

« forum », « mur », « », « » et

« liens ».

Les discussions que l'on rencontre sur ces groupes

relèvent très majoritairement de l'ordre du loisir et

de la détente (alors que sur les forums et les

blogs, les discussions politiques sont monnaie

courante). Par ailleurs, l'image véhiculée du

à travers les témoignages, photographies et

est généralement agréable, positive,

associant des élements « traditionnels » à d'autres

plus « modernes » (monuments et grands

bâtiments) :

Facebook est une

« Bamako tu me manques » (6)

Expression et visibilité d’une identité

plurielle

Sur

pas exclusive. Les individus combinent de multiples

appartenances, chacune témoignant de leur

identité sans en être l'élément central. Ainsi le

jeune S.D. met-il à la fois en ligne ses passions

liées au football, aux séries télévisées, aux

voitures et à la musique rap en plus de son

attachement affirmé envers le .

L’avantage de

forums, est ainsi de pouvoir dans un même

« lieu » afficher et pratiquer cette

identitaire

s’intéresser aux services de ce type afin de saisir

la multiplicité des pratiques et les faisceaux de

relations dans lesquels les migrants sont inscrits....

Facebook, l'appartenance à un groupe n'estFacebook, comparé aux blogs etpluralité. Dès lors les recherches devraient plus

Notes :

(1) http://ticmigrations.fr

(2) Diminescu Dana, « Le migrant connecté,

pour un manifeste épistémologique. »,

Migrations / Société

(3) Devriendt Arthur, « Les Maliens de

Montreuil, des quêteurs de passerelles »,

mémoire de Master 1 Géographie, Univ.

Paris 1, sous la dir. G. Dupuy, 2008

(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Facebook

(5) Ville célèbre pour l’importance de sa

communauté malienne (10 000 individus

selon la mairie)

(6) Photographie et commentaire associé

d’A.D. sur le groupe « Maliens de

Facebook »

, vol. 17, n° 102, 2007.

Illustration de la première page : http://bit.ly/WLuQ7

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