l'interculturel en francophonie

 Il apparaît que cette approche par des réunions à distance est particulièrement efficace pour faire réagir le groupe, alors que peu de messages passent sur la liste. Cela semble dû à trois facteurs importants.

Dans un petit groupe (en général jusqu’à une douzaine), chacun est plus visible et se sent donc plus poussé à réagir. Dans un groupe plus grand (la liste interculturel comprend une cinquantaine de personnes), on observe que seuls en moyenne 10% des personnes réagissent. Ce pourcentage n’est pas tant facteur des personnes elles-mêmes que du groupe, de son histoire et de son organisation. C’est pour cela que les groupes en ligne marchent bien à partir d’une centaine de personnes (ce qui fait une dizaine de contributeurs sur un sujet, pas toujours les mêmes d’ailleurs) ;

Sur un moment synchrone (comme lors d’une visioconférence) on a son attention prévue sur la réunion et même si on peut parfois faire d’autres choses en même temps, on a tendance à suivre la discussion au moins en partie. Dans un système asynchrone (comme dans les échanges sur une liste de discussion) on porte en général moins d’attention sauf lors que le sujet nous concerne particulièrement ou lorsque l’on est fortement impliqué dans le groupe.

Dans les cultures orales, l’écrit est moins naturel. Il est plutôt utilisé pour des échanges courts comme c’est le cas avec les messageries instantanées. Pour certains, il peut également y avoir une gêne, en général non exprimée, lorsqu’ils maîtrisent mal l’orthographe. Parfois, plutôt dans les pays qui utilisent fortement l’écrit, il peut se passer l’inverse : lorsque l’on maîtrise mal la langue de travail d’un groupe, on peut se sentir plus à l’aise pour comprendre et réagir sur les listes à l’écrit en prenant son temps, plutôt que lors de réunions (où les accents peuvent également rajouter une difficulté particulière).

La liste de discussion peut alors servir non plus à faire réagir et à contribuer mais à poster des synthèses de ce qui s’est dit et mettre en perspective les échanges lors de différentes réunions. Le site permettant alors de rassembler ces synthèses en les présentant non lus de façon chronologique mais plutôt thématique.

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